Qui n’a jamais vécu un moment de forte tension, voire de dispute avec une tierce personne ? Ce genre de désaccord où chacun semble camper sur sa position avec cette sensation mutuelle que l’autre ne l’écoute pas, ne le comprend pas ?
Pourtant, cela semble clair et limpide. Cependant, il y a comme un mur entre ces deux personnes et ça tourne en boucle. Le ton monte et cela peut se terminer par un claquement de porte, des mots très blessants, des séparations, des froids…
Peut-être nous mettons-nous à crier pour que notre âme soit entendue, car quand une connexion de cœur à cœur se produit, un simple murmure, un simple regard suffit pour que mille choses soient dites.
Que se passe-t-il exactement ?
Prenons un exemple commun qui peut arriver à la plupart des personnes :
Madame X rentre du travail et commence à préparer le repas. Monsieur X arrive peu de temps après, bien qu’en général il cuisine avec elle, ce soir il est exténué et décide de se poser un peu dans le canapé.
En voyant cela, Madame X, qui a aussi passé une journée bien chargée, se sent agacée par ce comportement. Sans s’en rendre compte, une petite blessure intérieure vient de se réveiller : “Ce n’est pas juste, moi aussi je suis fatiguée, moi aussi je veux pouvoir me reposer”. Elle ne peut s’empêcher de lui lancer sur un ton un peu piquant : “Si tu veux, il y a la salade à préparer”.
Cette petite remarque vient, là aussi, réveiller une petite blessure intérieure à Monsieur X : “Et voilà, je ne fais jamais assez bien les choses. Quoi que je fasse, ce n’est pas suffisant”.
Sans vraiment s’en rendre compte, les deux ont une blessure qui s’est activée. Vu qu’ils n’en ont pas pleinement conscience, aucun des deux ne réussit à prendre du recul nécessaire. La tension monte et une dispute éclate.
A ce stade, ce n’est plus Madame X et Monsieur X, tous les deux adultes, sachant raisonner et gérer leurs émotions, qui s’expriment mais bien les blessures de leur enfant intérieur. Ils ont tous les deux la trentaine d’année mais, émotionnellement, ils ont 4 et 5 ans. Ils sont dans leur blessure intérieure mutuelle et plus aucun des deux n’arrivent à réellement écouter l’autre.
“C’est injuste” crie l’enfant intérieur de Madame X. “De toute façon, je ne fais jamais assez bien les choses” s’effondre l’enfant intérieur de Monsieur X.
Alors, dans ces moments-là, que faire ?
Si vous réussissez à en prendre conscience, le mieux est de le verbaliser (vive la communication non violente (CNV) ). Il y a deux options :
Option 1 : Soit Madame X (ou l’inverse) prends conscience de ce qui se passe et décide de mettre des mots dessus : “Chéri, je te demande pardon, j’ai eu une dure journée également et lorsque je t’ai vu te poser en arrivant alors que je cuisinais, j’ai vraiment trouvé cela injuste. Une blessure en moi s’est ouverte, je t’ai envié et j’ai eu l’impression que tu ne prenais pas en compte mon état de fatigue. J’ai eu l’impression de devoir être seule à faire des efforts alors que j’aurais dû tout simplement te dire que moi aussi j’étais exténuée et que le repas pourrait attendre quelques minutes”.
Option 2 : Soit Monsieur X (ou l’inverse) prend conscience de ce qui se passe et décide d’aider l’autre dans ce qu’il traverse : “Ma chérie, je sens que nous sommes tous les deux tendus. Souhaites-tu me parler de ce qui te préoccupe ? Comment te sens-tu ? J’aimerais bien, après, te partager aussi ce que j’ai sur le cœur”.
L’idéal étant, bien sûr, que les deux protagonistes soient à l’écoute l’un de l’autre. Car, à partir de ce moment-là, la magie opère. L’enfant intérieur blessé est écouté, mieux, il est pris en compte et libre de s’exprimer. La blessure se répare et l’énergie s’apaise immédiatement. Il y a une écoute mutuelle active qui vient apporter de la lumière et de la douceur à la relation. Ainsi, d’une dispute qui aurait pu être dévastatrice naît une guérison intérieure mutuelle merveilleuse.
Et si l’autre ne s’aligne pas et reste dans sa propre blessure sans être à l’écoute de l’autre ?
Car oui, cela peut arriver, bien entendu ! Dans ce cas là, si ni l’option 1 ou l’option 2 n’a fonctionné, verbaliser reste la meilleure choses à faire : “Je sens que tu n’es pas disponible pour être à l’écoute/pour exprimer ce que tu traverses, je préfère alors qu’on prenne un temps séparer pour que je prenne soin de moi-même et que j’aille consoler cette partie de moi. J’aurais peut-être besoin qu’on en reparle à un moment où tu seras plus disponible, je pense que ce serait bénéfique pour nous deux”.
Oser prendre du temps pour soi et un moment d’introspection est très important pour son bien-être intérieur. Nous n’avons pas forcément besoin de l’autre pour venir guérir notre enfant intérieur et heureusement ! Cependant, s’apporter un espace de bienveillance et de bientraitance dans une relation procure des bienfaits merveilleux et ce serait bien dommage de s’en priver !
Note importante : je sais que certaines relations (amoureuse, amicale, familiale ou autre) sont très compliquées. Si tu penses que tu es en danger ou que tu subis une forme de maltraitance (physique ou morale), je t’encourage fortement à en parler à un organisme spécialisé dans ce type de problématique. Cette méthode énoncée plus haut fonctionne entre deux adultes ayant une relation équilibrée et saine, mais qui comporte parfois des couacs. Des couacs qui, parfois, peuvent venir ternir profondément une relation juste parce qu’il y a eu une mauvaise communication/compréhension/écoute.
Petit clin d’oeil lors de l’écriture de cet article, le lendemain je suis “tombée par hasard” sur cela, autant dire qu’il colle parfaitement au sujet du texte, je te le partage donc également !
Livres que je conseille fortement : La BD “Emotions : enquête et mode d’emploi” de Art- Mella, les 3 tomes !
Céline Galbrun – Turtle Lightness