Connais-tu les trois tamis de la communication ?
“Dans la Grèce ancienne, Socrate était reconnu pour sa sagesse.
Un jour, le grand philosophe fut approché par une de ses connaissances qui courait vers lui tout excité.
– S’il te plait, calme-toi avant de parler, répondit Socrate, et demande-toi si ce que tu vas me dire passera trois tamis.
– Quels tamis ?
– Ce que tu as à dire au sujet de Platon, demande-toi : est-ce vrai ?
– Je n’en sais rien , répondit l’homme, j’en ai seulement entendu parler.
– Donc, tu ne sais pas, pour sûr, si c’est vrai ou non.
– Non, je ne sais pas, répondit l’homme.
Socrate sourit :
– Posons maintenant la deuxième question : ce que tu vas me dire est-il bon ?
– Non, au contraire…
– Donc, tu désires me dire quelque chose de mauvais au sujet de Platon sans être certain que ce soit vrai ?
L’homme commence à être un peu embarrassé.
– Néanmoins, ta nouvelle pourrait passer le troisième test : ce que tu vas me dire va-t-il être utile ?
L’homme secoua sa tête négativement.
– Donc, conclut Socrate, si ce que tu vas me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, alors pourquoi me le dire ?”
Tu peux retrouver ce texte dans l’ouvrage de Christophe André, – “Et n’oublie pas d’être heureux” (éditions Odile Jacob, 2016).
Pour résumer
1). Le tamis de la vérité : est-ce que je suis sûr(e) que ce que j’ai à dire est vrai ? mes remarques s’appuient-elles sur des faits observables, objectifs ? ces faits correspondent-ils à quelque chose qui pourrait être filmé par une caméra ?
2). Le tamis de la bonté : est-ce que ce que je vais dire est bon ? est-ce que mes paroles vont juger la personne ?
3). Le tamis de l’utilité : est-ce que je propose des pistes d’amélioration concrètes et réalistes ?
Cette habitude de passer les informations que nous recevons aux trois tamis de la communication permet d’avoir une communication plus juste, bienveillante et respectueuse. Cela permet également les jugements trop hâtifs, mais aussi d’éviter la propagation des critiques et des commérages qui n’apporterait rien de bon, ni d’utile (et qui ne sont pas toujours vrais).
En bref, cela permet de communiquer avec plus de bienveillance, d’écoute et d’empathie, le tout avec sincérité et justesse. Et cela nous apprend également à avoir du recul sur ce que l’on souhaite exprimer, sur nos propres idées reçues et nous encourage à oser se remettre en question.
La réalité est subjective et a de multiples visages. Rappelons-nous que, selon comment nous nous positionnons, un 6 devient un 9 et un 9 devient un 6 alors que nous observons exactement le même chiffre !